A la suite de la remise du rapport Villani sur l’Intelligence Artificielle, le gouvernement a annoncé la création d’un « Health Data Hub ». Agnès Buzyn, Ministre des solidarités et de la santé a lancé officiellement une mission de préfiguration de ce laboratoire d’exploitation des données de santé dont les conclusions sont attendues fin septembre.

Données de santé et intelligence artificielle

L’analyse des données de santé et le développement de l’intelligence artificielle (IA)  transforment en profondeur notre système de santé et vont permettre, dans les années à venir, de mieux évaluer l’efficacité thérapeutique, d’automatiser de nombreux processus dans les établissements de santé, de développer la médecine personnalisée et d’accompagner les professionnels de santé.

La loi du 26 janvier 2016 qui crée le Système national des données de santé (SNDS) permet à la France de  disposer d’un patrimoine exceptionnel de données de santé auquel les acteurs publics et privés ont accès. Géré par l’Assurance maladie, son objectif est à la fois de stocker toutes les données et de les utiliser pour la recherche. Cette base de données médico-administrative est l’une des plus importantes d’Europe.

Mission du « Health data Hub »

La première mission du « Hub », pilotée par 3 experts, sera de favoriser la mise en œuvre de l’élargissement du Système National des Données de Santé aux données cliniques ainsi qu’une feuille de route opérationnelle pour les trois années à venir. Les données recueillies le sont de manière totalement anonymes et dans le respect des droits des individus garantis par le RGPD entré en vigueur en mai et la législation française.

Mise à disposition des données

Ce futur hub va permettre à ses utilisateurs d’exploiter les données de santé de manière plus efficace : il rassemblera des plateformes d’hébergement, des outils d’exploitation et les compétences nécessaires à l’émergence d’usages innovants. Cette plateforme inclura également toutes les données issues de la recherche publique et génomique. Le CNRS sera également mis à contribution.

Le hub a pour ambition de créer une synergie entre les initiatives qui se développent actuellement de manière déconnectée et amener à la conception d’un écosystème en lien avec les utilisateurs. En ouvrant ces données aux acteurs de l'IA dans un cadre sécurisé et en toute confidentialité, le gouvernement espère développer des innovations majeures notamment dans l'amélioration du traitement des tumeurs cancéreuses ou la détection des arythmies cardiaques.

Composition du groupe de travail

Le groupe de travail se compose de :

  • Représentants des trois grands instituts de recherche français
  • Membres de l’écosystème des start-ups
  • Professionnels de santé
  • D’un représentant des industriels du médicament
  • Des représentants des ministères des solidarités et de la santé, de la recherche et de l’enseignement supérieur, de l’Assurance maladie et du service du Premier ministre en charge de la transformation numérique de l’action publique.
29/06/2018