Dans le cadre de la concertation grand âge et l’autonomie, une consultation citoyenne s’est déroulée du 1er octobre au 5 décembre 2018. Les français ont formulé des propositions sur la prise en charge des personnes âgées. Retour sur ces résultats et sur l’action menée au quotidien sur cette thématique par notre service social.
18 000 propositions citoyennes, 414 000 participants, 1,7 millions de votes : les français se sont exprimés sur la prise en charge des séniors. Le fruit de leur réflexion va enrichir celle du gouvernement dans la définition des grands axes de la réforme de la prise en charge du risque de perte d’autonomie lié au vieillissement.
Les propositions des français ont été regroupées en grandes idées et classées en fonction de plusieurs critères : l’engagement qu’elles suscitent, les votes favorables, les coups de cœur, leur caractère jugé réaliste, banal.
Quatre priorités qui se dessinent
Cette consultation a fait émerger quatre priorités :
- les conditions de travail/de vie des professionnels et des proches aidants,
- la qualité des lieux de vie,
- la baisse des coûts pour les familles,
- l’accès au système de santé.
Les conditions de travail/de vie des professionnels et des proches aidants
L’amélioration des conditions de travail et de vie des professionnels et des proches aidants est approuvée par 96 % des votants, 18 % la considèrent comme un coup de cœur et 21 % la jugent particulièrement réaliste. Cette idée s’exprime sur quatre thèmes récurrents : la revalorisation des salaires, le renforcement des effectifs, la formation et le développement des matériels d’aide.
Un meilleur accompagnement des aidants est également approuvé par 96 % des votants, 6 % la considèrent comme un coup de cœur et 21 % la jugent particulièrement réaliste. On observe une attente forte relative à la question des aidants et des moyens dont ils disposent. Parmi les propositions les plus fréquemment mises en avant, figurent par exemple : les avantages fiscaux, les aides à l’aménagement des logements, une meilleure information et formation et une reconnaissance statutaire.
La qualité et la variété de l’offre de lieux de vie
Le renforcement du maintien à domicile est approuvé par 95 % des votants, 18 % le considèrent comme un coup de cœur et 26 % le jugent particulièrement réaliste.
Les citoyens mettent principalement en avant trois demandes majeures : l’adaptation des logements, l’équipement en solutions innovantes et le développement d’une véritable offre de services à domicile.
L’amélioration de la qualité et l’accueil des personnes âgées en établissements est approuvée par 93 % des votants, 18 % la considèrent comme un coup de cœur et 24 % la jugent particulièrement réaliste.
Les français se montrent préoccupés par la qualité de l’accueil dans les établissements, et dessinent plusieurs solutions : augmentation du nombre de personnels soignants, unités à taille humaine, dispositif d’écoute renforcé, services diversifiés, meilleur contrôle de l’État, notamment sur l’usage de l’argent public.
Le développement de lieux de vie alternatifs ou intergénérationnels innovants est approuvé par 92 % des votants, 22 % la considèrent comme un coup de cœur et 22 % la jugent particulièrement réaliste. De nombreuses propositions ont été postées pour permettre aux personnes âgées de combiner les avantages du maintien à domicile avec ceux de l’établissement (EHPAD hors les murs, plateformes de services par exemple) ou de la proximité des générations avec les habitats intergénérationnels.
La baisse des coûts pour les familles
La réduction du coût de la prise en charge de la perte d’autonomie en établissements et à domicile est approuvée par 95 % des votants, 21 % la considèrent comme un coup de cœur et 20 % la jugent particulièrement réaliste.
La dimension économique et financière est très présente, et notamment la difficulté pour les familles à assumer le coût lié au vieillissement et à la perte d’autonomie. Trois priorités se détachent clairement : une plus forte intervention de l’État, une meilleure régulation des prix, des avantages fiscaux.
L’accès au système de santé
Le renforcement de l’accès au système de santé pour les personnes âgées est approuvé par 91 % des votants, 13 % la considèrent comme un coup de cœur et 24 % la jugent particulièrement réaliste.
L’adaptation du système de santé au vieillissement apparaît clairement comme une priorité des citoyens qui proposent notamment une meilleure présence des professionnels directement au domicile, une adaptation du système hospitalier, des outils de contrôle et de prévention de la santé.
Les problématiques liées au grand âge qui émergent dans cette consultation sont également celles sur lesquelles l’Assurance Maladie intervient au quotidien à travers notamment son service social.
À ce titre, le service social de la Cramif mène des actions en direction des séniors, notamment les plus fragiles, pour favoriser l’accès aux droits, aux soins et la préservation de leur autonomie.
La préservation de l’autonomie des aînés : un enjeu de santé publique, une priorité pour l’Assurance Maladie
L’Assurance Maladie et l’Assurance Retraite, face à cet enjeu de santé publique, ont initié une offre de service conjointe dans le cadre du Plan Proximité Autonomie de l’Avancée en Age (2P3A) : le Parcours senior.
Ce parcours contribue à l’objectif de préservation de l’autonomie des seniors en prenant en compte les situations de fragilité sociale, de santé, des assurés proches de la retraite ou déjà retraités.
Il s’agit de les accompagner dans l’accès à leurs droits et de les sensibiliser aux actions de prévention santé autour du vieillissement grâce à des ateliers « bien vieillir » (mémoire, nutrition, activité physique, estime de soi…).
Le service social de la Cramif est pleinement impliqué dans la démarche par les actions qu’elle met en œuvre :
- « Préparer sa retraite » : action proposée principalement aux bénéficiaires d’une pension d’invalidité, aux assurés en arrêt de travail longue durée, en âge de faire valoir leurs droits à la retraite. Localement, y sont aussi conviés, les bénéficiaires du RSA ou les demandeurs d’emploi. L’action est déclinée sur l’ensemble de la région Île-de-France.
- « Les résidents de foyers travailleurs migrants/résidences sociales âgés de 55 ans et plus » : parcours attentionné de 7 séances, centré sur le « bien vieillir » (prévention des risques de chutes, préservation de la mémoire, conseil nutrition, activité physique, estime de soi…) et l’accès aux droits (Assurance Maladie et Assurance Retraite).
D’autres actions peuvent être mise en place localement en faveur des bénéficiaires de l’ASPA (allocation de solidarité aux personnes âgées).
Le service social participe également aux forums bien vieillir proposés par la Cnav.
En 2018, ce sont 7 604 seniors qui ont bénéficié d’un accompagnement individuel et/ou collectif par notre service social.
Contribuer à la préservation de l’autonomie des seniors en soutenant les « aidants »
Le service social de la Cramif soutient les aidants en les informant sur les conséquences du vieillissement et de la maladie de leur proche, sur les aides disponibles et les droits.
Il les oriente vers les groupes d’échange et de partage d’expériences qu’il met en œuvre ou qui sont proposés par des associations locales.
Chaque année, la Cramif s’associe à la journée nationale des aidants. Cette manifestation contribue à valoriser le rôle clé joué par 11 millions d’aidants mais également à diffuser plus largement, les informations sur les droits et aides (santé, aide à domicile, administration) auxquels ils peuvent prétendre.