L’Assemblée nationale a adopté une loi permettant une meilleure prise en charge des soins optiques des résidents d’Ehpad. Cette mesure, appliquée dans un premier temps dans certaines régions, devrait permettre d’améliorer, à terme, la vision des personnes âgées dépendantes.

Un constat : la difficulté de prise en charge pour les personnes dépendantes

Les examens permettant de déceler et de vérifier un défaut d’optique se déroulent au cabinet d’un ophtalmologue ou dans un magasin d’optique. Or, les résidents d’Ehpad rencontrent des difficultés à se déplacer. A ce constat, s’ajoute la difficulté d’obtenir un rendez-vous chez un professionnel de santé.

 

Un contrôle de la vison facilité

La loi visant à améliorer la santé visuelle des personnes âgées en perte d’autonomie modifie cette situation en fluidifiant le parcours de soins visuels. Les opticiens sont désormais autorisés, à titre expérimental, pour une durée de trois ans et sur autorisation du directeur de l’agence régionale de santé à se rendre, au sein des établissements mentionnés à l’article L. 313-12 du code de l’action sociale et des familles pour y réaliser des examens permettant de déceler et de corriger des défauts éventuels de vision.

Cet examen se déroule dans le cadre d’un renouvellement de délivrance et concerne :

  • les prescriptions médicales initiales de verres correcteurs en cours de validité, sauf opposition du médecin
  • les corrections optiques des prescriptions médicales initiales de lentilles de contact oculaire, sauf opposition du médecin.

L'obligation d'une consultation médicale en ophtalmologie datant de moins de 3 ans est maintenue. L'opticien-lunetier est tenu d’informer la personne appareillée que l'acte de réfraction ou d’adaptation pratiqué ne constitue pas un examen médical.

L’expérimentation sera menée dans quatre régions, qui doivent être désignées par arrêté (à paraître). Dans les quatre mois précédant l’issue de l'expérimentation, un rapport d'évaluation sera réalisé par le Gouvernement et transmis au Parlement. Si elle démontre son efficacité, cette mesure sera étendue à l’ensemble du territoire.

Acuité visuelle et perte d’autonomie

Des chercheurs de l'Inserm, de l'Université de Bordeaux et de Sorbonne Université ont publié une étude qui montre que près de 40% des personnes âgées de 78 ans et plus ont un trouble visuel (myopie, hypermétropie ou astigmatisme) mal corrigé et pourraient avoir une vue améliorée par le port de lunettes mieux adaptées. Une acuité visuelle mal corrigée peut engendrer une perte d’autonomie, un isolement mais également un accroissement du risque de chutes.

La Cramif est particulièrement active dans la prévention de la perte d’autonomie et présente sur le champ de la déficience visuelle à travers son service ESCAVIE, dont c’est l’un des domaines d’expertise. Celui-ci propose une offre de service à destination des personnes déficientes visuelles et/ou auditives. Pour répondre aux besoins particuliers de ce public, des espaces de rendez-vous et d’exposition d’aides techniques spécifiques à la déficience sensorielle ont été développés.

15/04/2019