Clé de voûte du système d’information de santé-social, le Dossier Usager Informatisé (DUI) va prochainement accompagner les personnes âgées et handicapées à chaque étape de leur parcours de vie. Il s’appuiera sur des services socles identifiés dans la stratégie nationale de santé 2018-2022.
La feuille de route « Accélérer le virage numérique » prévoit un plan établissements et services médico-sociaux numériques. Ce plan vise notamment à généraliser un Dossier Usager Informatisé dans les structures médico-sociales. Outil de suivi et de partage d’informations relatives à la prise en charge et à l’accompagnement de la personne âgée ou en situation de handicap entre professionnels et accompagnants, le DUI s’appuiera sur les services socles identifiés dans la stratégie nationale de santé 2018-2022 : Dossier Médical Partagé (DMP) et messageries sécurisées de santé. Il alimentera automatiquement le DMP et certains de ses services (agenda, suivi des soins, suivi de son parcours) seront intégrés dans l’espace numérique de santé.
DUI : être acteur de son parcours santé
Equivalent du dossier patient informatisé qui existe dans le secteur des soins hospitaliers, le DUI va permettre d’alimenter et de suivre le projet personnalisé de la personne, de fluidifier son parcours et d’éviter les ruptures en cas de changement d’établissement médico-social, de retour à domicile ou en cas d’hospitalisation. Il permettra également à l’usager d’évaluer les services rendus et d’être un acteur de son parcours.
Qui va utiliser le Dossier Usager Informatisé ?
Les personnes âgées ou handicapées accompagnées par un Établissement Social et Médico-Social (ESMS) disposeront d’un DUI. Ces établissements seront tenus de s’équiper d’un système d’information ou de faire évoluer leur système pour le rendre compatible avec le futur cahier des charges national du DUI. Les professionnels de ces structures, les accompagnants et les usagers renseigneront ce dossier.
Qui pilote ce chantier national ?
La Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie assurera le pilotage national de ce chantier. Elle contribuera également au financement de l’équipement des établissements en système d’information, à savoir : la sécurisation du système, l’équipement matériel, l’acquisition de logiciels métier, l’accompagnement des projets et le déploiement. Elle jouera également un rôle d’accompagnateur pour les éditeurs de logiciels et les acteurs du secteur médico-social dans la conduite de leurs travaux.
Constitution d’un groupe de travail
La première étape d’élaboration du DUI passe par un recensement de l’existant, certaines structures utilisant déjà un dossier usager. Il s’agit donc de capitaliser les expériences pour alimenter un cahier des charges national. Ce cahier des charges tiendra également compte des exigences des autres programmes du virage numérique (e-parcours, télémédecine, identifiant national de santé), à charge ensuite pour les éditeurs de logiciels de se conformer à ce cahier des charges.
Un groupe de travail constitué de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA), de la direction générale de la cohésion sociale (DGCS), de l’agence du numérique en santé (ANS, ex-ASIP santé) et de l’Agence Nationale d'Appui à la Performance des établissements de santé et médico-sociaux (ANAP) définit actuellement le cadrage de ce programme. Les fédérations, les agences régionales de santé (ARS), les Groupements Régionaux d'Appui au Développement de l'e-santé (GRADeS) et les associations d’usagers seront bientôt mobilisés pour fixer les critères des futurs appels à projets (métier, technique, stratégie d’achat, critères de choix des projets, etc.) qui permettront de sélectionner des établissements pilotes. Ces établissements vérifieront notamment la faisabilité d’un dossier usager harmonisé et communicant et pourront devenir référents lors du déploiement de l’outil dans les régions.
Le lancement des projets pilotes est programmé pour le second trimestre 2020.