La Cramif a animé le 29 février 2024 un webinaire consacré à la prévention du risque chimique en établissements de soins vétérinaires. Retour sur les temps forts, les solutions et les mesures de prévention préconisées pour protéger la santé des vétérinaires et de leurs assistants.

Les agents anesthésiques volatils sont très largement utilisés dans les établissements de soins vétérinaires compte-tenu de leur intérêt pour la santé et la sécurité de l’animal. Or, l’exposition prolongée ou répétée à ces agents chimiques, associée à des dispositifs de captage et de ventilation non adaptés peut, à terme, impacter la santé du personnel.

Près de 70 professionnels ont participé au webinaire proposé par la Cramif afin de s’informer sur les risques existants et les mesures de prévention à mettre en place.

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Catherine Hedouin-Langlet, ingénieur-conseil et responsable du laboratoire de toxicologie industrielle de la Cramif -
Agnès Janès, ingénieur-conseil et responsable du centre de mesures et contrôles physiques de la Carsat Hauts-de-France -
Kévin Bance, ingénieur-conseil au centre de mesures et contrôles physiques de la Cramif.

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État des lieux du risque chimique dans les établissements de soins vétérinaires

Dans le cadre du programme national Risques Chimiques Pros (2018-2022), l’étude réalisée par le laboratoire de toxicologie industrielle et le centre de mesures et contrôles physiques de la Cramif a permis de mettre en évidence une exposition importante des vétérinaires et des auxiliaires spécialisés vétérinaires (ASV) à l’isoflurane et au sévoflurane notamment dans les salles d’opération et de préparation.

Catherine Hedouin-Langlet, responsable du laboratoire de toxicologie industrielle, a ouvert le webinaire en rappelant le contexte dans lequel a été mené cette étude, puis a présenté les types de circuits d’anesthésie utilisés, le protocole de mesurage utilisé ainsi que les résultats.

Les points à retenir :

  • Les circuits d’administration utilisés sont majoritairement des circuits sans réinhalation des gaz et vapeurs anesthésiants avec des filtres de charbon actif très souvent saturés.
  • Des concentrations importantes d’anesthésiant volatil ont été particulièrement mesurées lors de l’utilisation de chambre à induction ou de masque, lors du remplissage de la cuve d’anesthésiant au cours de l’intervention et lors de l’utilisation de tuyaux d’évacuation des anesthésiants volatils endommagés.
  • D’autres sources d’exposition ont pu également être identifiées, telles que le transfert de pollution dans des locaux ne disposant pas d’appareil d’anesthésie, le relargage des gaz anesthésiants expirés par les animaux lors de leur réveil. L’exposition est d’autant plus importante en l’absence de renouvellement d’air dans les locaux.

Les solutions et mesures de prévention préconisées

À défaut de pouvoir supprimer ou substituer les agents chimiques utilisés, il est possible de réduire l’exposition par inhalation des professionnels aux anesthésiants volatils en s’appuyant sur les dispositifs de ventilation.

Kévin Bance et Agnès Janès, ingénieurs-conseil aux centres de mesures et contrôles physiques de la Cramif et de la Carsat Haut-de-France ont présenté les dispositifs de protection collective existants et les recommandations en matière de prévention.

Les points à retenir :

  • Il est très important de concevoir les dispositifs de ventilation afin de ne pas contraindre les gestes professionnels. Pour tout projet de ventilation, la réalisation d’un cahier des charges qui intègre les utilisateurs est nécessaire pour la bonne définition des dispositifs de captage localisé et de la ventilation générale.
  • Une ventilation efficace est obtenue par le captage à la source au plus près des émissions (tête de l’animal, cuve lors du remplissage) par exemple à l’aide d’un dosseret aspirant ou d’une table aspirante.
  • En complément, la ventilation générale permet de diluer et extraire les polluants résiduels. De par ce principe, elle ne peut pas se substituer au captage à la source.
  • Une installation de ventilation suivie et entretenue régulièrement est une installation qui fonctionnera efficacement sur la durée. La tenue du dossier d’installation et la réalisation des contrôles périodiques sont des dispositions règlementaires qui contribuent à cela.
  • Les contrôles périodiques peuvent être réalisés par un organisme extérieur (bureau de contrôle ou professionnels de la ventilation) ou en interne par des personnes formées à l’utilisation du matériel adéquat.
  • Une formation spécifique sur la ventilation « Les bases de la ventilation pour le captage à la source des polluants » est disponible à la Cramif. Un accompagnement particulier peut également être proposé pour former à l’utilisation du matériel de mesure sur des installations spécifiques.

Pour plus d’information, consultez les ressources mises à disposition :

Télécharger la présentation complète du webinaire

Retrouver les réponses aux questions posées pendant le webinaire pdf - 178.6 Ko

Consulter l’étude menée par la Cramif dans le n° 273 de la revue « Hygiène et sécurité du travail »

02/04/2024