Le salon Santexpo a été l’occasion de rappeler le rôle et les missions de la branche risques professionnels de l’Assurance Maladie aux différents acteurs du secteur sanitaire présents sur le salon. À l’image des étudiants en ingénierie de Polytech Lyon, en charge de la conception des équipements médicaux et auxquels un entretien a été accordé par François Blanchard, ingénieur conseil régional de la Cramif. Dans quel objectif ? Sensibiliser les étudiants en amont sur la thématique de la santé et de la sécurité au travail.
Je suis François Blanchard, ingénieur conseil régional de la Cramif, en charge de la prévention des risques professionnels.
En fait, nous assurons les entreprises contre les accidents du travail et les maladies professionnelles et donc, d’une certaine manière nous refacturons à travers le taux de cotisation calculé pour chacune des entreprises nous refacturons les coûts qui ont été générés par l’entreprise à la Sécurité sociale suite à un accident du travail et/ou à une maladie professionnelle.
Par ailleurs, nous faisons de la prévention des risques professionnels c’est-à-dire que nous allons dans les entreprises pour porter des conseils par rapport à la situation de travail dangereuse et faire en sorte que les situations de travail dangereuses soient supprimées ou réduites à travers des conseils qu’on peut donner, et bien entendu on peut majorer le taux de cotisation des entreprises pour les inciter à mettre en œuvre des mesures pour réduire vraiment les situations les plus dangereuses qui soient.
Quelles sont les missions de votre entreprise ?
Donc, les missions de notre branche sont triples.
Tout d’abord, c’est la réparation des actions du travail et maladies professionnelles, c’est-à-dire qu’on va prendre en charge financièrement les indemnités journalières, les frais d’hospitalisation, les frais médicaux, éventuellement les rentes donc c’était quelque chose qui est assuré essentiellement par les caisses primaires d’assurance maladie.
La deuxième activité, c’est la tarification c’est-à-dire que nous calculons le taux de cotisation de toutes les entreprises du régime général et nous leur notifions le taux de cotisation une fois par an.
Et puis la troisième mission principale, c’est la prévention des risques professionnels. Nous disposons, par exemple, en Île-de-France d’environ 140 préventeurs, des ingénieurs conseils et des contrôleurs de sécurité et 3 laboratoires qui permettent d’aider à l’estimation des risques professionnels.
Qu’attendez-vous de SantExpo ?
Nous sommes ici sur ce salon SantExpo pour la première fois, première fois que l’Assurance maladie – Risques professionnels est présente sur ce salon. Nous représentons je dirai d’une certaine manière l’ensemble des caisses régionales et je dirai l’INRS sur ce salon.
Nous attendons surtout de pouvoir d’une part rencontrer des décideurs, rencontrer des personnes qui ont un pouvoir d’initiative dans les structures, dans les hôpitaux, dans les EHPAD, dans les établissements sanitaires et médico-sociaux.
Mais également, nous sommes intéressés à rencontrer des fournisseurs, des personnes qui vont aider les établissements dans l’intégration, très en amont, dès la conception des mesures de prévention. On a vu qu’il y avait des architectes, on a vu qu’il y a une école d’ingénieurs donc c’est intéressant aussi de sensibiliser les ingénieurs parce que ça fait partie de nos priorités dans le cadre de la formation des ingénieurs. On fait en sorte qu’ils intègrent la prévention des risques professionnels et nous avons aussi donc pas mal de contacts avec les directeurs des ressources humaines, les DRH qui ont un poids intéressant dans l’entreprise. En particulier, sensibiliser sur la connaissance ou non du taux de cotisation AT/MP (accident du travail/maladie professionnelle) c’est assez surprenant et intéressant de voir effectivement ce qu’il en est.
Est-ce que les EHPAD sont un nouveau secteur d’activité suite aux polémiques ?
Alors les EHPAD, c’est un secteur d’activité que nous connaissons depuis de nombreuses années, nous en avons même fait au niveau national un plan d’actions particulier avec donc tout un ensemble d’actions qui sont menées dans le cadre de la prévention des troubles musculosquelettiques. Rien qu’en Île-de-France, nous avons intégré environ 110 établissements du secteur médico-social et en particulier les EPHAD dans le programme d’actions 2018-2022 pour les amener à prendre en compte véritablement la prévention des TMS. Donc c’est pas une activité nouvelle loin s’en faut, et d’autre part nous avons une approche pilotée et coordonnée par la Caisse nationale d’Assurance Maladie concernant les grandes entreprises, les grands groupes et en particulier donc nous avons 2 EHPAD qui sont ciblés avec une coordination particulière dont l’un d’entre eux est suivi et coordonné par la Cramif en Île-de-France.
Quelles sont vos infrastructures qui vous permettent d’identifier les risques professionnels en entreprise ?
Notre travail est avant tout d’observer et d’estimer les situations de travail dangereuses donc c’est environ 70 contrôleurs de sécurité qui interviennent dans les entreprises, sur les chantiers, et nous avons par ailleurs des infrastructures comme vous dites qui nous permettent effectivement d’aller plus loin dans l’estimation et l’identification ainsi que la caractérisation des situations dangereuses.
Nous avons en particulier 3 laboratoires : un laboratoire pour les toxicologies industrielles donc c’est essentiellement le risque chimique, un laboratoire pour les bio-contaminants, risques bio et puis un centre de mesure et de contrôle physique donc tout ce qui va être risques physiques. Donc ces 3 laboratoires interviennent à la demande des contrôleurs de sécurité et des ingénieurs conseils pour aller dans les entreprises. Donc ils interviennent dans les entreprises et ils vont effectivement faire des mesures, des mesures de bruit, des mesures de glissance, des prélèvements d’atmosphère, l’analyse d’échantillons qui ont pu être fait et bien entendu au-delà de la caractérisation du caractère de danger, c’est les mesures de prévention qui en découlent qu’on va proposer aux entreprises de mettre en œuvre.
Nous avons, dernier point, un point important, c’est un espace qu’on appelle l’espace Fernand Jérôme du nom d’un précédent ingénieur conseil régional. Un espace dans lequel on a de la formation, on dispense de la formation aux entreprises, on essaye surtout de former des formateurs ou des dirigeants d’entreprises pour leur faire prendre conscience de l’importance des risques professionnels pour la performance de leur entreprise parce que effectivement, c’est un domaine dans lequel entre guillemets il y a peut-être beaucoup d’économies à faire, économies financières puis bien entendu humaines et puis nous avons une médiathèque avec tout un ensemble documentaire qui est à disposition de toutes les entreprises.
Il faut savoir que ces moyens-là sont payés à travers les taux de cotisations des entreprises, le fonds national de prévention des risques professionnels et que donc d’une certaine manière, c’est gratuit pour les entreprises donc de faire appel à nos services. Nous faisons en sorte également de travailler de façon très régulière avec les services de prévention et de santé au travail, les SPSTI qui comportent notamment la médecine du travail et qui interviennent, qui conseillent les entreprises.
On essaye véritablement d’être en forte coopération auprès des entreprises pour les faire progresser. Bien entendu, nous avons aussi des relations avec l’inspection du travail, l’inspection du travail, comme nous a la possibilité de rentrer dans toute entreprise à toute heure du jour ou de la nuit avec je dirai éventuellement la possibilité de sanctionner une entreprise qui ferait barrage à nos interventions.