Afin de casser les chaînes de contamination de la Covid-19, l’Assurance Maladie généralise à compter du 1er juillet à l’ensemble du territoire le rétrotracing ou tracing introspectif.

Le rétrotracing, c’est quoi ?

Outil complémentaire au contact tracing basé sur l’identification et l’isolement de cas contacts d’une personne testée positive, le rétrotracing ou tracing rétrospectif vise à investiguer en amont : il s’intéresse aux origines de la contamination pour identifier des personnes co-exposées qui ont pu être contaminées au même moment et au même endroit qu’une personne devenue positive. Après une phase d’expérimentation sur plusieurs départements, le dispositif va être généralisé à compter du 1er juillet à toute la France.

Qui réalise le rétrotracing ?

Comme pour le tracing dit « classique » ou « prospectif », l'Assurance Maladie gère le rétrotracing. L’enquêteur de l’Assurance Maladie a pour mission de mener une enquête sanitaire plus approfondie : il prend ainsi en compte les 10 jours ayant précédé l’identification du virus.

Après avoir listé les cas contacts du patient zéro, l’enquêteur pose une série de questions sur :

  • le lieu ou l’événement (avec au moins 10 personnes présentes, sans respect des gestes barrières) où il aurait pu contracter la Covid-19
  • les personnes qui auraient également été exposées à cette occasion

L’enquêteur peut aussi demander à récupérer les noms et coordonnées du responsable du lieu ou de l’organisateur de l’évènement.

Les personnes ayant partagé le même évènement ou le même lieu de contamination simultanément sont alors définies comme des co-exposées : elles sont tracées, testées et isolées à leur tour et sont soumises à un questionnaire identique.

Si elles ne peuvent exercer leur activité en télétravail, les personnes co-exposées peuvent bénéficier d’un arrêt de travail dérogatoire sans délai de carence via le téléservice declare.ameli.fr. Un décret précise que cette mesure court jusqu’au 30 septembre 2021.

En cas de situation complexe ou de contamination d’ampleur, l’Assurance Maladie se coordonne avec l’Agence Régionale de Santé (ARS) du territoire concerné afin que celle-ci prenne le relai des investigations. Ce peut être le cas quand l'événement ciblé ne permet pas à l'Assurance Maladie d'identifier nominativement toutes les personnes : compétitions sportives, rencontres culturelles …

Quel est l’intérêt de ce nouveau dispositif ?

Le rétrotracing complète et renforce l’identification des personnes ayant été exposées au virus. Il offre également la possibilité de remonter plus haut les chaînes de contamination pour les casser. Il permet également de renforcer la recherche de variants. Le dispositif doit également permettre d'identifier des types d'événements ou de lieux à risque susceptibles d’engendrer un taux de contamination élevé.

Pourquoi le rétrotracing est-il mis en place aujourd’hui sur le territoire ?

La progression de la couverture vaccinale et une circulation moins active du virus rendent l’opération de rétrotracing possible. Les épidémiologistes estiment que, pour que ce type d'enquête soit efficace, le niveau de circulation du virus doit être faible ou modéré (inférieur à 5 000 nouveaux cas par jour), car les durées d'entretiens sont plus longues. De plus, le rétrotracing nécessite une forte réactivité des enquêteurs de l'Assurance Maladie et des Agences Régionales de Santé et une capacité de test forte couplée à un rendu de résultat rapide par les laboratoires (entre 12 à 24 heures) afin que les mesures d'isolement soient prises le plus rapidement possible.

28/06/2021